Un peu d'histoire :

  1. L'histoire du prieuré
  2. L'histoire du château
  3. L'histoire du blason de Couches
    Couches est un site très ancien puisque on trouve un groupe de menhirs datant de 3 à 4000 ans.
    D'autre part, les restes de la voie romaine Agrippa reliant Lyon à Autun sont encore visibles.
    L'histoire du prieuré

    Le monastère St Georges de Couches fondé au VIIIe siècle par Pépin le Bref eut d'abord le titre d'abbaye. Mais sa prospérité avait attiré les convoitises et au Xe siècle, ce siècle qu'on a appelé "le siècle de fer", les gens puissants du voisinage en saisirent les terres.

    Le prieuré tomba en la possession d'un vassal des comtes de Chalon. Il ne restait alors plus qu'un prêtre pour le service religieux des habitants.Une partie de ces terres était devenue un fief rattaché à un petit château fort construit à cette époque, le premier château de Couches. Edifié sur un éperon rocheux c'était une tour de gué en bois dominant la vallée de la Vielle, lieu de passage important.
    Au début du XIe siècle, l'évêque d'Autun, Helmoin, obtint avec l'appui du comte de Chalon la restitution du monastère et d'une partie des terres voisines.
    Pour assurer la vitalité et la protection du monastère ressuscité mais amoindri, Helmoin en 1026 fit reconnaître l'union de celui-ci à l'abbaye de Flavigny par une charte signée du Roi de France Robert, de son fils le futur Henri Ier et d'une vingtaine de grands personnages, évêques, abbés, comtes.
    Au point de vue féodal, l'abbaye de Flavigny dépendait de l'évêque d'Autun qui n'avait pas toujours une force militaire suffisante pour protéger le monastère St Georges.

    En 1187 un contrat de pariage entre le Roi de France Philippe Auguste et l'abbaye de Flavigny assure à Couches la protection du Roi avec la présence d'un prévôt royal. En contrepartie des redevances étaient perçues par le bailli royal de Mâcon. tandis que le château de Couches était depuis le milieu du XIIIe siècle sous la suzeraineté du duc de Bourgogne.

    Ainsi le bourg de Couches devint "Couches en royauté". Une forteresse militaire (la Tour Guérin) fut construite pour abriter les archers du Roi de France qui protégeaient les biens du prieuré (à l'origine abbaye Bénédictine).

    Le fief seigneurial du château resta "Couches en duché".


    La Tour Bajole, maison de trois étages aux petites fenêtres à meneaux et à la façade romane date du XIIe Siècle. Elle aurait été utilisée comme Palais de justice du Prévôt Royal (d'où son appelation de tour Bajol, tour du Bayulus, du Bailli).

    Cette explication n'est cependant pas la seule : certains pensent que la Tour Bajole dépendait du monastère tout proche et aurait été cédé à un ventier du nom de Bizola (il aurait ainsi donné son nom à la maison).


    Le ventier était un fonctionnaire attaché au prieuré qui avait pour tâche de recouvrer les droits et les taxes. Il était libre et franc de toute corvée. La charge était héréditaire.


    Au cours des années 1438-1441, les "écorcheurs", l'une des compagnies de brigands qui semaient la terreur au Moyen Age, pillèrent et saccagèrent Couches et les environs. Nul doute que le prieuré reçu leur visite.

    Antoine de Clugny, prieur en 1463, restaura l'église du prieuré et y fonda la chapelle en l'honneur de St Jean l'Evangéliste et de Ste Madeleine.

    Lorsque le prieuré fut fortifié, les trois absides "en cul de four" que nous voyons aujourd'hui furent surélevées (à l'origine le prieuré en comptait cinq).
    Sous l'église, les caves voûtées servaient de crypte aux moines les plus importants.
    Un sarcophage a d'ailleurs été retrouvé et exposé dans le maître autel du prieuré.
    Les voûtes à nervures qui sont en avant des absides, le portail et les fenêtres à vitraux sont l'œuvre d'Antoine de Clugny.
    La fameuse poutre ornée de pampres et de deux têtes d'animaux fantastiques est supposée évoquer une représentation de la Vivre.
    Cette œuvre est due au prieur Etienne de Neufville et porte la date du 8 janvier 1456.
    Un des vitaux représente deux clefs entrelacées, blason de la famille de Clugny d'Autun.
    Au-dessus de l'entrée de la deuxième cour, la coquille St Jacques rappelle que Couches se trouvait sur la route du pèlerinage de St Jacques de Compostelle.

    La vie monacale reprend son cours mais en 1620, les bâtiments sont rachetés par la ville d'Autun. Le prieuré devient alors une résidence d'été pour un collège de jésuites.
    En 1655, le prieuré achète le domaine de la Croix Vallot qui deviendra maison de repos pour les professeurs de ce collège d'Autun.

    Les jésuites enseigneront et administreront les biens du prieuré jusqu'en 1762, date d'un édit royal leur retirant le droit d'enseigner.

    Dans la tourmente de la révolution, le prieuré est saisi comme bien national, morcelé et vendu en lot. Les tours sont rasées sauf une (la tour des archives).

    (voir plan du prieuré au XVIIIème siècle).


    L'histoire du château



    A la fin du XIe siècle, le 1er seigneur dont on connaisse le nom, Gaudry, entreprend les premières constructions importantes du château.
    Le donjon date de cette époque.

    Les extensions des bâtiments et des tours de défense indiquent la prospérité des seigneurs.
    A la fin du XIIe siècle, le château passe par mariage en la possession de Hugues, seigneur de la Roche-Nolay (Rochepot).

    Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, Hugues descendant de Hugues et neveu de Hugues de Sully fondateur du prieuré du Val St Benoît, donne au château son plus grand accroissement.
    (voir le plan du château à travers les âges).


    Marie, petite fille de Hugues, héritière du château fut mariée à Etienne de Montaigu-Bourgogne. De sang royal Capétien, il descendait du duc de Bourgogne Hugues III.
    Marguerite de Bourgogne, fille du duc Robert II, petite fille de Saint Louis par sa mère Agnès de France, épouse de Louis X le Hutin fut répudiée pour adultère et enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard (Normandie).
    D'après des recherches très serieuses,
    Marguerite de Bourgogne ne serait pas morte en 1315 à Château-Gaillard comme nous l'apprend l'histoire, mais elle aurait été recueillie par sa cousine Marie de Couches et tenue secrétement prisonnière au château.
    Certains documents attesteraient de sa mort en 1333.

    Claude de Montaigu, dernier seigneur de Couches, fit de grands travaux dans le château. Nommé chevalier de la Toison d'Or en 1468, il fonda la chapelle consacrée en 1469 par le Cardinal Rolin, évêque d'Autun.

    Un chapitre de 6 chanoines y vivaient en permanence.

    Claude de Montaigu fut tué par les soldats de Louis XI en 1470 et le château passa en héritage à son cousin germain, Claude de Blaizy.
    Au XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle, différentes familles nobles se succédèrent par mariage ou par héritage.

    A la révolution, le château fut vendu comme bien national et subit de nombreuses destructions.


    Au XVIe siècle, Couches fut désigné pour recevoir une colonie de riches protestants suisses.

    Commerçants, ils s'établirent dans le village afin de répandre leur religion.
    Ils construisirent un temple et une maison toute proche pour le pasteur.
    Cette maison, connue aujourd'hui sous le nom de
    "vieil hôpital" porte la date de 1565. Elle fut transformée par un édit de Louis XIV en hôpital de neuf lits.

    Ces riches protestants construisirent en 1610 une école pour enfants protestants.
    Après la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, cette école offrit l'hospitalité au pasteur et aux fidèles de l'église réformée et abritait dans ces murs un petit temple.
    C'est ainsi que cette maison porte le nom de
    "maison des Templiers" (dans le langage populaire, les "Templiers" étant des gens qui fréquentaient le temple).
    Cette maison est classée monument historique








    L'histoire du blason de Couches




    L'histoire de ce blason, c'est d'abord l'histoire d'une association ("Couches et son passé") dont les membres firent un travail remarquable de recherche historique afin de donner à la ville, un blason à l'image de son passé. Ce Blason a été homologué à Paris en février 1990.

    Ce blason est divisé en quatre parties:

    Les partie 1 (d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bordure composée d'argent et de gueules) et 4 (d'azur à l'oiseau contourné essorant), représentent la royauté.

    Les parties 2 (bandé d'azur et d'or à six pièces à la bordure de gueules) et 3 (de gueules à la marguerite à huit pétales d'argent boutonnée d'or) représentent le duché.
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    Couches en royauté

    Dès le VIIème siècle il y eut un monastère à COUCHES.
    Florissant au IXème siècle, il avait le titre d'Abbaye.

    Au Xème siècle ses terres étaient tombées en la possession d'un vassal des Comtes DE CHALON et rattachées au fief du premier petit château-fort.

    Pour protéger le monastère et le bourg des agressions en 1026, l'évêque d'Autun HELMOIN fît reconnaître l'union du monastère SAINT-GEORGES de Couches à l'Abbaye de Flavigny par une charte signée du roi de France ROBERT et de son fils le futur HENRI I.

    En 1187 un contrat de pariage entre le roi PHILIPPE AUGUSTE et l'Abbaye de FLAVIGNY assure à COUCHES la protection royale. La forteresse militaire de la tour Guérin fut construite pour abriter les hommes d'armes du roi.

    Les arbalétriers, les archers, les arquebusiers ont laissé à Couches la Société de l'ARQUEBUSE (1428) dite "l'Ouïau".
    Les oiseaux représentent la société de l'Arquebuse (1428).

    Les fleurs de lys : le corps des officiers de la châtellerie Royale de Couches : "D'azur à 3 fleurs de lys d'or posées 2 et 1" (d'après documents).




    Couches en duché

    A la fin de l'époque carolingienne, apparut avec son fief, le premier Château de Couches.

    Le premier seigneur dont on connaisse le nom était GAUDRY. Il vécut dans la deuxième moitié du XIème siècle. C'est de ce temps que datent les premières constructions importantes du Château.

    Au XIIème siècle le château passe en la possession du puissant seigneur HUGUES DE LA ROCHE-NOLAY, le fief et le château s'agrandissent.

    Au XIIIème siècle le seigneur nommé également HUGUES marie sa petite fille MARIE à ETIENNE DE MONTAIGU descendant d'ALEXANDRE DE MONTAIGU, 2ème fils du Duc de Bourgogne HUGUES III.

    Dès la moitié du XIIIème siècle le château et son fief étaient sous la souveraineté du Duc de Bourgogne.

    Jusqu'à la fin du XV ème siècle Couches en royauté et Couches en duché formèrent deux territoires distincts.

    Sous LOUIS XI le Duché de Bourgogne fut rattaché définitivement au Royaume de France à la fin du XVème siècle.

    MARGUERITE DE BOURGOGNE, fille de ROBERT II, Duc de Bourgogne et petite fille de SAINT-LOUIS par sa mère AGNES DE FRANCE, vécut au château de Couches. Epouse de LOUIS X dit le HUTIN, elle fût répudiée pour adultère et enfermée à la forteresse de château GAILLARD.

    En 1315 LOUIS X raya de la carte des vivants, son épouse MARGUERITE. Recueillie par sa cousine MARIE DE BEAUFREMONT Dame de Couches, et tenue en secret prisonnière, libre au château où elle mourût en 1333 à 43 ans.
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