COUCHES HISTORIQUE
d'après l'étude
de l'abbé GRUNDWALD
Le château de Marguerite de Bourgogne
Ancien site romain, puis abbaye du haut moyen âge, ce lieu fut choisi dès le Xème siècle pour être celui du château de Couches.
Au XIIIème siècle, une forteresse fut édifiée par de puissants seigneurs du Duché de Bourgogne.
La Reine MARGUERITE DE BOURGOGNE, répudiée par son mari, LOUIS X, LE HUTIN en 1315, vint y finir ses jours dans le plus grand secret.
Son donjon massif, ses larges enceintes surplombent la vallée de la Creuse.
Son pont-levis, son vaste réseau de souterrains témoignent du moyen âge féodal et guerrier.
Blottie contre le rempart de la cour d'honneur, une grande chapelle gothique fut érigée au XVème siècle par le Chambellan du Duc de Bourgogne : CLAUDE DE MONTAIGU.
La guerre avec le Royaume de France eut raison de ce château-fort qui se transforma peu à peu en demeure d'agrément.
Du Xème au XVème siècle, il connaît plusieurs phases de construction et d'embellissement, puis il est démantelé lors du conflit entre la France et la Bourgogne (fin XVème siècle) et subit de nombreuses destructions pendant les guerres de religions (fin XVIème) et surtout pendant la révolution française (fin XVIIIème siècle).
La forteresse telle qu'on la voit aujourd'hui date de la fin du XIIème siècle.
Elle avait la forme d'une cour carrée défendue aux quatre angles par de grosses tours reliées entre elles par d'épaisses courtines.
A l'angle nord-est, le donjon, tour carrée massive dont les murs ont trois mètres d'épaisseur à la base, fut construit pour être imprenable. Il est le dernier refuge en cas de guerre. Un monte-charge, aménagé dans l'épaisseur des murs, permettait de hisser à chaque étage les munitions qui étaient jetées pour repousser l'assaillant. A l'intérieur de la cour, de nombreux bâtiments, aujourd'hui disparus, étaient accolés aux remparts et au donjon. Une large porte encore visible au 1er étage du donjon permettait d'y accéder. Au XVème siècle, une élégante tourelle à pans coupés lui est ajoutée pour y loger un escalier à vis.
A l'est, au milieu de la courtine, (entre la tour ronde et le donjon) se dresse encore à demi écrasée, une tour en éperon, pointe du triangle dirigée vers l'ennemi, ouvrage défensif typique du XIIIème siècle. Au sous-sol une vaste salle sert aujourd'hui de caveau de dégustation. On y pénètre par les souterrains. Ceux-ci creusés à même le roc sillonnent le château de part en part, réseau secret de communication comportant çà et là d'humides et sinistres cachots.
Côté nord, 2 grosses tours rondes encadrent la porte décorée de masques Romans, donnant accès à la cour basse. Celle-ci de forme ovale est un vaste espace entouré de murailles où s'entassaient des bâtiments annexes pour les soldats, les paysans et le bétail. Au-dessus de la porte, le chemin de ronde qui reliait les 2 petites tours, est encore visible.
A l'ouest se trouvait l'entrée du château avec le pont-levis dont il reste le porche de pierre avec une petite porte et une plus large pour les attelages. Le pont dormant, qui enjambait le ravin était protégé par 2 tours rondes. L'une d'elles fut transformée en pavillon d'habitation au XIXème siècle. Telle était la forteresse des XIIIème et XIVème siècles.
(voir le plan du château à travers les âges).
L'histoire de ce blason, c'est d'abord l'histoire d'une association ("Couches et son passé")
dont les membres firent un travail remarquable de recherche historique afin de donner à la ville, un blason à l'image de son passé.
Ce Blason a été homologué à Paris en février 1990.
Ce blason est divisé en quatre parties:
Les partie 1 (d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bordure composée d'argent et de gueules) et 4 (d'azur à l'oiseau contourné essorant), représentent la royauté.
Les parties 2 (bandé d'azur et d'or à six pièces à la bordure de gueules) et 3 (de gueules à la marguerite à huit pétales d'argent boutonnée d'or) représentent le duché.
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Couches en royauté
Dès le VIIème siècle il y eut un monastère à COUCHES.
Florissant au IXème siècle, il avait le titre d'Abbaye.
Au Xème siècle ses terres étaient tombées en la possession d'un vassal des Comtes DE CHALON et rattachées au fief du premier petit château-fort.
Pour protéger le monastère et le bourg des agressions en 1026, l'évêque d'Autun HELMOIN fît reconnaître l'union du monastère SAINT-GEORGES de Couches à l'Abbaye de Flavigny par une charte signée du roi de France ROBERT et de son fils le futur HENRI I.
En 1187 un contrat de pariage entre le roi PHILIPPE AUGUSTE et l'Abbaye de FLAVIGNY assure à COUCHES la protection royale. La forteresse militaire de la tour Guérin fut construite pour abriter les hommes d'armes du roi.
Les arbalétriers, les archers, les arquebusiers ont laissé à Couches la Société de l'ARQUEBUSE (1428) dite "l'Ouïau".
Les oiseaux représentent la société de l'Arquebuse (1428).
Les fleurs de lys : le corps des officiers de la châtellerie Royale de Couches : "D'azur à 3 fleurs de lys d'or posées 2 et 1" (d'après documents).
Couches en duché
A la fin de l'époque carolingienne, apparut avec son fief, le premier Château de Couches.
Le premier seigneur dont on connaisse le nom était GAUDRY. Il vécut dans la deuxième moitié du XIème siècle. C'est de ce temps que datent les premières constructions importantes du Château.
Au XIIème siècle le château passe en la possession du puissant seigneur HUGUES DE LA ROCHE-NOLAY, le fief et le château s'agrandissent.
Au XIIIème siècle le seigneur nommé également HUGUES marie sa petite fille MARIE à ETIENNE DE MONTAIGU descendant d'ALEXANDRE DE MONTAIGU, 2ème fils du Duc de Bourgogne HUGUES III.
Dès la moitié du XIIIème siècle le château et son fief étaient sous la souveraineté du Duc de Bourgogne.
Jusqu'à la fin du XV ème siècle Couches en royauté et Couches en duché formèrent deux territoires distincts.
Sous LOUIS XI le Duché de Bourgogne fut rattaché définitivement au Royaume de France à la fin du XVème siècle.
MARGUERITE DE BOURGOGNE, fille de ROBERT II, Duc de Bourgogne et petite fille de SAINT-LOUIS par sa mère AGNES DE FRANCE, vécut au château de Couches.
Epouse de LOUIS X dit le HUTIN, elle fût répudiée pour adultère et enfermée à la forteresse de château GAILLARD.
En 1315 LOUIS X raya de la carte des vivants, son épouse MARGUERITE. Recueillie par sa cousine MARIE DE BEAUFREMONT Dame de Couches, et tenue en secret prisonnière, libre au château où elle mourût en 1333 à 43 ans..