LA FETE DU TIR A L'OISEAU
La Société "Les Chevaliers de l'Arquebuse", créée en 1427, organise tous les ans en juillet " la fête du tir à l'oiseau ".
Historique : (d'après une notice sur les Compagnies des Chevaliers de l'Arquebuse en Bourgogne du XVIème et XVIIème siècle).
Au Moyen-âge, dès qu'une ville ou un bourg important obtenait sa charte d'affranchissement, les premiers soins de ses magistrats (Bally, le Maire, le Prévôt, le chef de la police) étaient d'organiser une milice bourgeoise à laquelle était confié le soin de défendre la ville.
Mais ces premières milices oublièrent bientôt leurs devoirs.
Ces membres, se sentant pour ainsi dire au-dessus du reste des citoyens de la cité, ne tardèrent pas à commettre pour leur propre compte les exactions qu'ils étaient chargés de prévenir. Il semble que ces milices ont été le berceau des compagnies d'archers et d'arbalétriers qui vécurent pendant plus de 3 siècles. Leurs privilèges séculaires cessèrent en 1789.
Elles disparurent à cette époque pour réapparaître dans les dernières années du premier Empire.
L'emploi de l'arc dans les combats de l'humanité se perd dans la nuit des temps.
Les Gaulois, nos pères, avaient un goût tout particulier pour ce genre d'exercice ; ils acquéraient une très grande adresse qui les rendaient très dangereux à la guerre.
Pendant les guerres du Moyen-Age, avant l'invention des armes à feu, une partie de l'infanterie était armée d'arcs et on les nommait les archers.
Dans ces temps troublés, les habitants des villes étaient souvent obligés de se défendre eux-mêmes contre ces formations de milices et de compagnies d'archers qui, en temps de guerre, faisaient face à l'ennemi, et en temps de paix, s'exerçaient à ce noble jeu de tir.
Les rois avaient tout avantage à entretenir le goût de cet exercice qui faisait les caractères mâles et les habituait au mépris du danger, aussi encourageaient-ils souvent par des dons, ceux qui s'y distinguaient.
Charles VII fit plus : il exempta les archers de taille, c'est à dire de l'impôt foncier.
Ce fut le point de départ des privilèges que possédèrent par la suite les Compagnies Bourgeoises.
Ces premières Compagnies privilégiées furent établies dans notre province de Bourgogne en 1393 par le Duc PHILIPPE LE HARDI.
Leur formation fut confirmée par PHILIPPE LE BON.
Elles prouvèrent leur utilité, à cette époque néfaste de la guerre de cent ans.
En temps de paix, le principal jeu de ces Compagnies Bourgeoises consistait à décocher les traits sur un oiseau de bois perché au sommet d'un mât et que l'on nommait "Tir à l'oiseau".
LA FETE DE LA VIVRE
"La Vivre" : depuis 1888 Couches fait revivre tous les 20 ans "La Légende de la Vivre", animal fabuleux, qui, pendant le Moyen-âge semait la terreur dans nos régions. Reconstitutions historiques, défilé de chars, groupes musicaux et animations dans un cadre médiéval sont organisés par tous les habitants du Couchois.
'Contes et légendes'.
C'était vers l'an 1328, au terme d'un hiver particulièrement rigoureux, on vit apparaître dans le Couchois, un monstre terrible.
De taille fabuleuse, le corps d'un gigantesque dragon, la tête d'un énorme loup-garou, était-ce une bête de l'apocalypse, était-ce le diable ayant pris corps ?...on l'appela la Vivre.
On aurait, paraît-il, essayer de lutter contre elle, par exemple en organisant des battues : toutes les tentatives ont échoué.
A chaque combat, elle trouve une parade et dévore ses assaillants.
C'est ainsi qu'on fit appel à un magicien nommé "Yoata". Il réussit à envoûter le monstre par le doux son de sa flûte et à le conduire jusqu'au four spécialement construit pour le rôtir. Malheureusement, le magicien, abandonné par la population, connaîtra lui aussi le même sort.
La Vivre périt dans un brasier au lieu-dit "La Creuse " où l'avait emmenée le mage Yoata.
Depuis la tradition se perpetue et la Vivre se réveille tous les 20 ans. Rendez-vous en l'an... 2008
FETE DE LA FOLIE
Il existait autrefois à Couches, un usage singulier qui mérite d'être connu et d'arrêter un instant son attention :
Le 25 Décembre de chaque année, au lever du soleil, le Prieur de St Georges de Couches était tenu d'envoyer à chaque habitant du lieu, un gâteau de farine pur froment, doré au safran, au poids net de 7 livres, et une pinte de vin aromatisé, auquel les documents donnent le nom de "Nectar".
Ces gâteaux s'appelaient vulgairement "les Folies", du même nom que cette coutume. .
Aussi la chartre qui réglait l'exercice de cet usage était-elle désignée sous le nom de "Chartre de la Folie".
Les présents devaient être offèrent au domicile de chaque habitant par un cortège de 12 hommes qui les portaient sur leur tête.
En second lieu, le même prieur devait faire préparer dans les bâtiments du prieuré, un banquet auquel tous les vassaux étaient conviés par les porteurs de gâteaux.
En reconnaissance de ces largesses, ceux-ci étaient redevables envers le prieur, leur seigneur, d'une rente de 4 sous tournois par chaque feu.
L'existence de cet usage singulier nous est connue par un acte de 1334.
En 1336, la redevance a été réduite à 18 derniers.
Cet usage était encore en vigueur au XVIIème siècle et donnait l'occasion de désordre et d'excès qui en faisait un scandale public et une "véritable folie".
Les habitants de Couches se ruaient sur les porteurs pour leur arracher les gâteaux et le vin, le tout accompagné de cris, de blasphèmes et de hurlements épouvantables.
Les Jésuites de Couches s'empressèrent de solliciter l'abolition d'une coutume aussi abusive et proposèrent aux couchois, le rachat du droit de Folie afin d'obtenir à l'amiable, la suppression de cette coutume.
Le 25 Novembre 1638, ils obtinrent la suppression de la Folie pour la somme de 2 000 livres qui sera partagée entre les habitants de Couches.
Ainsi prirent fin ces fêtes étranges.
Aujourd'hui le comité des fêtes de Couches veut faire revivre cette tradition :
Repas des vassaux et costume d'époque !
CHANTS, POEMES BOURGUIGNONS
SALUT A COUCHES
Salut à toi, douce cité de France !
Salut à toi, pays que nous aimons !
Salut, Salut ! berceau de mon enfance
Perle sertie au front joyeux des monts !
Nous t'admirons, Couches jolie
Fière parmi nos fiers cantons,
Et d'amour vif, l'âme remplie
Nous te chantons !bis
Nous te chantons pour ta terre fertile,
Pour tes toits sûrs, et pour ton ciel si beau,
Nous rappelant le temps où notre ville,
Fille des Grecs, était à son berceau.
Nous voulons te chanter sans cesse,
A cause de nos chers aïeux,
Car par toi, tout, dans ta caresse
Nous parle d'eux.bis
Les fiers Gaulois, ont hanté tes murailles,
Ils ont laissé la Pierre des Tourteaux;
Puis les Romains, après maintes batailles,
T'ont embellie, et semé tes côteaux.
Nous dirons la rude besogne
De tes vignerons généreux,
Que leur vin, le vin de Bourgogne
Sait rendre heureux.bis
De Montpatey, le Château qui s'étale,
Haut vers l'azur, vrai séjour enchanté,
Fier de ses crus, sur le mont qui dévale,
Semble verser un fleuve de clarté.
tandis qu'au bas, loin vers la Creuse,
Se cambre toujours aussi beau,
Dans sa pose majestueuse,
Le Vieux Château.bis
Sans oublier la fabuleuse Vivre,
Monstre effrayant, terreur de la cité;
Du Prieuré, chantons la rare guivre,
Montrant sur fond de neige, un cep sculpté !
Les templiers, la Tour Bajole,
Les Gobillots, la Tour Guérin,
Ont droit aussi que leur nom vole
Dans ce refrain.bis
Touristes, gens qui rêvez d'un beau site,
De beaux châteaux, d'antiques monuments,
Venez chez nous ! Ici tout vous invite,
Vous y saurez passer d'heureux moments
Bâtie au haut de la colline,
Couches toujours coquette à voir,
Vous recevra tendre et câline,
C'est son espoir !bis Octave VINCE
LA VIVRE
I Accourez, gens charitables
De France et de l'étranger;
Nous allons vous raconter
Les méfaits abominables
Du monstre mystérieux,
La terreur de tous ces lieux.
III revêtant plus de cent formes,
Selon l'heure ou la saison,
Hydre, serpent ou dragon,
Avec des griffes énormes,
Le monstrueux animal
Ne fait partout que le mal
II Ce soir sur la Maladière,
Nous la décapiterons,
Et la foule en de grands ronds,
Tanguera la nuit entière :
Hourra ! Hourra ! Hoch ! Hourra !
L'affreuse Vivre, on l'aura !
IV Pour célébrer la capture
Et la mort du monstre affreux,
Accourez chez nous, nombreux
A pied, en cycle, en voiture !
Qui pourra voir son trépas
Ne le regrettera pas.
V La Vivre est morte et bien morte !
On vient de la dépecer !
Mettons-nous tous à danser,
En chantant d'une voix forte :
"Du monstre le plus madré
"Le pays est délivré !"
LES CENT LOUIS D'OR
I Un soir le long de la rivière,
A l'ombre des noirs peupliers,
Près du moulin de la meunière,
Passait un homme de six pieds.
III Il marchait plus vite qu'un lièvre,
Et n'avait pas l'air de courir
La frayeur me donnait la fièvre :
Je crus bien que j'allais mourir.
V Au fond du bois, nous arrivâmes :
Il faisait nuit, les arbres verts;
Je crus entrer en vertes flammes
Je crus entrer dans les enfers.
VII "Jure ta foi, jure ton âme,
"Jure le diable et jure Dieu,
"Que tu n'épouseras pas femme,
"Ni du hameau, ni d'autre lieu,
IX Au lieu de signer sur la page
Où le diable avait mis les doigts,
Je crus qu'il était bien plus sage
De faire un grand signe de croix.
...... II Il avait une moustache grise,
Le chapeau rond, le manteau bleu,
Dans ses cheveux soufflait la bise,
C'était le Diable ou le bon Dieu.
IV Il me dit de sa voix de cuivre,
Où résonnait le son du cor :
"Au fond du bois, il faut me suivre,
"Je te promets cent louis d'or"
VI Il me fit voir ouvert un livre,
Où rien n'était écrit encor,
Et me dit : "signe, je te livre,
"En or sonnant, cent louis d'or !"
VIII "Au moins avant la quarantaine,
"Et qu'on te verra tous les jours,
"Courir de fredaine en fredaine,
"Sans te fixer dans tes amours !"
XI Sitôt un éclair effroyable
Défigura mon inconnu ;
Et là, je reconnus le diable
A sa queue, à son front cornu.
XII Le diable partit en fumée
Et je fus transporté soudain,
Chez la meunière bien-aimée,
Dans une chambre du moulin.